Histoire

L’organisation sportive des quilles de huit

1) une fédération unisport, multidisciplinaire


Les quilles de huit font partie de la Fédération française de bowling et de sport de Quilles qui regroupe 8 disciplines : le bowling (13500 licenciés) pratiqué sur l’ensemble du territoire, les quilles de huit (4200 licenciés, en Aveyron et dans 6 autres départements ), les quilles Saint Gall (2000 licenciés Haut Rhin), le bowling Classic (1000 licenciés Alsace, Bourgogne), les quilles au maillet (1000 licenciés Gers, Landes, Haute Garonne) les quilles de neuf (600 licenciés Béarn et Bigorre), les quilles de six (400 licenciés Aquitaine) le bowling schere (400 licenciés Lorraine) soit au total près de 23 000 licenciés.

Chaque discipline bénéficie d’une large autonomie, financière, technique et sportive et même politique puisque chacune peut prendre des engagements avec des partenaires, notamment les collectivités territoriales.
 

2) Les quilles de huit : organisation et fonctionnement


Comme chacune des 8 disciplines fédérales, les quilles de huit sont organisées avec un comité technique et sportif national, plusieurs comités techniques et sportifs régionaux, plusieurs comités techniques et sportifs départementaux.

Elles ne sont présentes que dans trois régions et 7 départements : Ile de France (Paris), Languedoc Roussillon (Hérault, Lozère) et Midi Pyrénées (Aveyron, Haute Garonne, Tarn, Tarn et Garonne).

Chaque comité départemental organise ses propres compétitions départementales, suivant les règlements sportifs nationaux (normes de matériel, de parties, règlement sportif) et départementaux (calendrier, répartition géographique en zones de pratique, nombre de parties qualificatives etc.).

 

3) Quatre types de compétitions inscrites au calendrier officiel peuvent se rencontrer :


Les concours amicaux : ils sont le privilège des clubs qui ont la possibilité de moduler les règlements : concours avec ou sans handicaps, possibilité de jouer en équipes mixtes, fixation des jours et horaires de jeu, octroi de récompenses par équipes qui peuvent être des dotations modestes en argent (30 € pour une quadrette), voire des produits du terroir : le club de Grandvabre-Marcillac offre une bouteille de vin de Marcillac à tout joueur qui abat le jeu entier ! Il y a encore 20 ans, les amicaux étaient très prisés et fréquentés, tout en se déroulant le samedi et le dimanche. Parallèlement au concours en quadrettes (seniors) ou en doublettes (jeunes, féminines), ils comportaient une compétition finale individuelle, basée sur une qualification à partir d’une performance minimale à atteindre selon chaque catégorie (senior, jeune, etc.). La récompense individuelle était exclusivement soit une coupe, soit un trophée, jamais une récompense en argent. Aujourd’hui les concours amicaux c onnaissent une réelle désaffection, à l’exception de ceux qui se sont adjoint des compléments conviviaux : concours organisés en semaine, semi-nocturnes (de 19 h à 24 h) et accompagnés de repas.



Les championnats départementaux ou locaux : ils ont progressivement supplanté les concours amicaux et constituent la pierre angulaire de la pratique actuelle des quilles de huit. Les compétitions par équipes se déroulent sur 8 dimanches de mars à juin (Comité de Paris), d’avril à juillet (Comité de l’Aveyron) et débouchent sur des championnats individuels auxquels les meilleurs de chaque catégorie sont qualifiés, puis sur les championnats de France (Equipes et Individuels)

Le nombre d’équipes engagées a progressivement conduit à un éclatement des lieux de rencontre. Les anciens regrettent le temps où tous les joueurs se rencontraient en un lieu unique et qui a conduit à demander la réalisation de terrains de quilles de 20 jeux pouvant accueillir 80 équipes. Les effectifs ayant finalement explosé, les joueurs d’un même club ont été finalement amenés à se rendre sur des terrains différents, en fonction de leur niveau, ce qui a probablement nui à la convivialité dans les clubs eux-mêmes. Aujourd’hui, 8 terrains fonctionnent simultanément pour permettre à toutes les équipes engagées de jouer.

Seul le championnat aveyronnais fonctionne en pyramide avec trois divisions départementales "d’élite", 2 divisions départementales dites de "ligue" enfin 3 divisions locales, Les jeunes et féminines fonctionnent en divisions uniques de même appellation (dans l’ordre excellence, honneur, promotion, essor, espoir et séries)

Le championnat de Paris fonctionne en deux groupes, le premier correspondant à l’"élite" aveyronnaise, le second regroupant les niveaux "ligue" et "séries".

On notera, et c’est l’une des dimensions capitales de l’organisation des compétitions que tous les championnats ne sont pas assis sur des affrontements d’équipes, mais sur la comparaison de performances (nombre de quilles abattues) réalisées sur 3 parties consécutives (ou 2 pour les jeunes et féminines)

Les compétitions sont aussi adaptées aux différents pratiquants (composition des équipes, distances de jeux, exigences sportives, calendrier plus souple pour les jeunes, les féminines et les enfants des écoles de quilles).


Les championnats interdépartementaux et la coupe interrégionale du Midi

L’expérience ayant montré que les clubs isolés ne survivaient pas à l’absence de confrontation à dimension sportive, les dirigeants nationaux ont cherché des solutions pour rompre leur isolement et assurer leur pérennité. En effet, des aveyronnais expatriés ont bien essayé de recréer et de retrouver, loin du "pays" l’ambiance ludique des quilles en créant des clubs : c’est ainsi que l’on a pu assister, dans les années 70 et 80, successivement, à la naissance d’un club à Gardanne, dans les Bouches du Rhône, d’un autre à Chéronnac, dans la Haute Vienne, d’un autre à Cournon, près de Clermont Ferrand ; tous trois, trop éloignés de leur terroir originel et limités à une pratique ludique, ont disparu après avoir brûlé l’énergie de leurs initiateurs.

En revanche, la proximité de l’Aveyron et la possibilité qui leur était offerte de s’intégrer au championnat aveyronnais a permis le maintien des clubs de Lozère, avec difficulté, et surtout le développement timide des clubs du Tarn ; voire de la Haute Garonne.

Par ailleurs, deux compétitions différentes ont permis leur enracinement durable hors du terreau rouergat : le championnat Ségala Garonne, et dans une moindre mesure, la Coupe du Midi.

Le championnat Ségala Garonne consiste en une compétition avec handicap qui permet de niveler les chances de chaque équipe engagée (10 équipes dont 6 hors Aveyron et 4 aveyronnaises). Contrairement au règlement sportif national, la mixité, inimaginable il y a encore quelques années est autorisée. Là encore il n’existe pas d’affrontement direct entre équipes.

La Coupe du Midi, tout comme la Coupe de France qui lui succède, est à l’inverse une compétition d’affrontement, basée sur une seule partie, qui préserve les chances des équipes de moindre valeur théorique, à l’image de ce qui se pratique dans d’autres sports. Cette forme de rencontre présente plusieurs avantages, de notre point de vue : - elle amène des joueurs qui ne seraient jamais appelés à se rencontrer - Les contraintes réglementaires pèsent beaucoup moins car les deux équipes peuvent s’accorder sur le temps d’échauffement, sur la durée de la partie, sur l’arbitrage, sur le terrain lui-même, et recréer des conditions de jeu plus proches des conditions "d’ancien temps" - elle constitue un vecteur de promotion important: l’affrontement avec affichage des scores est parfaitement intelligible d’un néophyte à l’inverse des rencontres gigantesques des championnats et la souplesse de l’organisation est grandement facilitée par les installations requises (un seul jeu suffit). A noter qu’une compétition féminine a été créée en 2006.



Les championnats de France : ils sont en revanche la forme la plus aboutie de la dimension sportive des quilles de huit, réunissant plus de 200 joueurs à chaque occasion et de nombreux "aficionados". Un public averti et nombreux, provenant de toutes les régions de pratique en assure régulièrement le succès populaire. Ces compétitions ont chacune leurs caractéristiques propres : - depuis 1946, le championnat de France par équipes se dispute à Rodez, comme, toutes proportions gardées, le Tour de France se termine sur les Champs Elysées ou la Coupe de France de football au Stade de France. - Le championnat de France individuel s’installe chaque année dans un village différent Cette formule permet la mobilisation de tout le tissu économique local autour de l’événement, qui prend, faut-il le regretter ou s’en réjouir, une dimension de plus en plus grande à la fois d’un point de vue médiatique mais aussi financier (50 000 € pour le dernier en date, hors aménagements et hors participations en nature).



Tous les 7 ans, il se déroule en Ile de France, accueilli par le Comité de Paris. Exceptionnellement, cet ordonnancement est interrompu par une organisation dans un autre département (Saint Alban en Lozère, Bressols en Tarn et Garonne, Toulouse ont ainsi accueilli ce championnat et Montpellier pourrait prochainement le recevoir).